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Purple Fox
Messages : 235 Réputation : 4 Date d'inscription : 30/10/2017
Sujet: RYW 16 - Fabien Marsaud Lun 5 Fév - 8:58
Bonjour tout le monde !
Nouvelle semaine, nouveau RYW, et cette fois-ci, c’est à mon tour !
Je vous souhaite donc la bienvenue dans ce Rythm Your Week un peu spécial, consacré à un artiste que j’apprécie tout particulièrement, Fabien Marsaud.
C’est qui ?
Eh bien, c’est tout simple, c’est simplement le « vrai » nom de Grand Corps Malade. Dont probablement la moitié du forum n’a pas entendu parlé *PAF* (je plaisante, quoique, je serai curieux de savoir qui connaissait)
Alors, Grand Corps Malade, pour ceux qui ne le connaissent pas… En bref, un poète, un ancien sportif, un battant, un mètre quatre-vingt-dix-sept, un artiste engagé qui n’a pas oublié d’où il vient. Et nous allons donc voir ça, en une semaine.
Petite précision. Grand Corps Malade, c’est du slam. Le slam, c’est de base uniquement a capella. Par conséquent, et même si tous ses textes ont une musique de fond, l’important, c’est le texte en lui-même (kassdédi Liu <3). Je me permets par conséquent de le citer, quand il parle de lui, ses disques et ses tournées :
Grand Corps Malade a écrit:
Je viens du slam. C'est un art acapella, c'est un art live, il faut qu'il y ait un auditoire pour qu'il y ait du slam. Pour moi ça n'a pas de sens de dire que c'est un disque de slam parce que à partir du moment ou ce n'est plus de l'acapella, à partir du moment ou ce n'est pas du live, à partir du moment ou ce n'est pas le partage de la scène avec plein d'autres slameurs, pour moi ce n'est plus vraiment du slam.
Premier jour, premier texte. Je vous présente donc Midi 20, issu de l’album éponyme. Ici, il nous raconte sa vie, de sa naissance à l’écriture de ce titre. Enjoy !
Paroles:
Je suis né tôt ce matin, juste avant que le soleil comprenne Qu'il va falloir qu'il se lève et qu'il prenne son petit crème Je suis né tôt ce matin, entouré de plein de gens bien Qui me regardent un peu chelou et qui m'appellent Fabien Quand le soleil apparaît j'essaie de réaliser ce qu'il se passe Je tente de comprendre le temps et j'analyse mon espace Il est 7 heures du mat sur l'horloge de mon existence Je regarde la petite aiguille et j'imagine son importance Pas de temps à perdre ce matin, je commence par l'alphabet Y'a plein de choses à apprendre si tu veux pas finir tebê C'est sûr, je serai pas un génie mais ça va y'a pire Sur les coups de 7 heures et demie j'ai appris à lire et à écrire La journée commence bien, il fait beau et je suis content Je reçois plein d'affection et je comprends que c'est important Il est bientôt 9 heures et demie et j'aborde l'adolescence En pleine forme, plein d'envie et juste ce qu'il faut d'insouciance Je commence à me la raconter, j'ai plein de potes et je me sens fort Je garde un peu de temps pour les meufs quand je suis pas en train de faire du sport Emploi du temps bien rempli, et je suis à la bourre pour mes rencards Putain la vie passe trop vite, il est déjà 11 heures moins le quart Celui qui veut me viser, je lui conseille de changer de cible Me toucher est impossible, à 11 heures je me sens invincible Il fait chaud, tout me sourit, il manquait plus que je sois amoureux C'est arrivé sans prévenir sur les coups d'11 heures moins 2 Mais tout à coup, alors que dans le ciel, y'avait pas un seul nuage A éclaté au-dessus de moi un intolérable orage Il est 11 heures 08 quand ma journée prend un virage Pour le moins inattendu alors je tourne mais j'ai la rage Je me suis pris un éclair comme un coup d'électricité Je me suis relevé mais j'ai laissé un peu de mobilité Mes tablettes de chocolat sont devenues de la marmelade Je me suis fait à tout ça, appelez moi Grand Corps Malade Cette fin de matinée est tout sauf une récréation A 11 heures 20 je dois faire preuve d'une bonne dose d'adaptation Je passe beaucoup moins de temps à me balader rue de la Rép' Et j'apprends à remplir les papiers de la Cotorep J'ai pas que des séquelles physiques, je veux pas faire le tho-my Mais y'a des cicatrices plus profondes qu'une trachéotomie J'ai eu de la chance je suis pas passé très loin de l'échec et mat Mais j'avoue que j'ai encore souvent la nostalgie de 10 heures du mat A Midi moins le quart, j'ai pris mon stylo bleu foncé J'ai compris que lui et ma béquille pouvaient m’aider à avancer J'ai posé des mots sur tout ce que j'avais dans le bide J'ai posé des mots et j'ai fait plus que combler le vide J'ai été bien accueilli dans le cercle des poètes du bitume Et dans l'obscurité, j'avance au clair de ma plume J'ai assommé ma pudeur, j'ai assumé mes ardeurs Et j'ai slamé mes joies, mes peines, mes envies et mes erreurs Il est Midi 19 à l'heure où j'écris ce con d'texte Je vous ai décrit ma matinée pour que vous sachiez le contexte Car si la journée finit à minuit, il me reste quand même pas mal de temps J'ai encore tout l'après-midi pour faire des trucs importants C'est vrai que la vie est rarement un roman en 18 tomes Toutes les bonnes choses ont une fin, on ne repousse pas l'ultimatum Alors je vais profiter de tous les moments qui me séparent de la chute Je vais croquer dans chaque instant, je ne dois pas perdre une minute Il me reste tellement de choses à faire que j'en ai presque le vertige Je voudrais être encore un enfant mais j'ai déjà 28 piges Alors je vais faire ce qu'il faut pour que mes espoirs ne restent pas vains D'ailleurs je vous laisse, là c'est chaud, il est déjà midi 20.
On appréciera le style, le rythme, et les rimes (enfin, moi, j’apprécie XD) !
Et maintenant, quelques explications. Fabien Marsaud a, dans sa jeunesse, toujours été très bon en sport. Et même s’il a commencé à écrire quelques textes en début de lycée, mais n’envisage pas de faire autre chose que le sport, malgré un bac littéraire. Malheureusement, en juillet 1997 et alors qu’il est animateur dans une colonie de vacances, un plongeon dans une piscine trop basse lui déplace les vertèbres. Les médecins annoncent une tétraplégie définitive : il ne marchera plus. Fort heureusement, son mental, sa volonté, et un an de rééducation lui permettent de retrouver l’usage de ses jambes. Ne lui reste qu’une béquille sur laquelle il s’appuie pour marcher, et pour l’avoir vu en concert, il reste debout pendant deux heures sans souci apparent. C’est en référence à ce handicap et à ses presque deux mètres qu’il prend le nom de scène de Grand Corps Malade. Durant sa convalescence, il n’arrête plus d’écrire, et découvre le slam, art oratoire consistant à déclamer, en duel, de la poésie. Et depuis, il n’arrête pas.
Petit point de vocabulaire, à présent.
COTOREP : La Commission Technique d'Orientation et de REclassement Professionnel est une ancienne institution visant à gérer les problèmes de handicap et de réinsertion professionnelle des handicapés.
Trachéotomie : Pour faire simple et pour pas soûler les non-scientifiques, une trachéotomie est une ouverture pure et simple dans la gorge afin d’y insérer un appareil facilitant la ventilation (circulation de l’air entre l’extérieur et l’intérieur du corps).
Le reste est à mon sens facilement compréhensible, pour peu que vous sachiez ce qu’est le verlan x)
Et je clos ici cette journée, on se retrouve demain pour une nouvelle chanson.
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SaKimieNolDeph Admin
Messages : 2942 Réputation : 19 Date d'inscription : 11/04/2017 Age : 25 Localisation : Paris, mais de l'autre côté. Genre le ciel de Paris plutôt.
Grand Corps Malade, je connaissais de nom, et même son histoire. Je le connais surtout sur sa chanson en duo avec Calogero, et je n'ai pas vraiment poussé plus loin. Mais j'ai déjà eu le plaisir d'entendre quelques uns de ses slams. J'apprécie le travail qu'il fourni, le style. C'est vraiment un très bon artiste.
Merricup Modo
Messages : 719 Réputation : 12 Date d'inscription : 14/06/2017 Age : 23 Localisation : Capitale des moules/frites et des bières pas chères
Aaaaaaaaaah Grand Corps Malade ! Évidemment que je connais ! En fait je pensais qu'il était plutôt connu quand même... je serai surprise si des gens me disent qu'ils en ont jamais entendu parler, mais pourquoi pas après tout x)
C'est marrant mais cet artiste me fait un peu penser à mon enfance, pourtant on ne l'écoutait pas des masses chez moi et je connais pas beaucoup de ses sons, c'est peut-être seulement son nom x) Ce qu'il fait est super poétique, y'a beaucoup de métaphores etc, j'aime beaucoup. Je me rappelle qu'on avait étudié une de ses oeuvres en musique au collège, "Les Voyages en Train" (désolée si tu voulais la mettre cette semaine XD SPOIL ALERT) Bref du coup j'ai hâte d'écouter les prochaines
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Purple Fox
Messages : 235 Réputation : 4 Date d'inscription : 30/10/2017
Bon finalement, je vais répondre ce soir, et je posterai la suite demain x)
Kimie : Voix ultra grave, oui. Comme quoi, ça va, ma voix est aiguë hein "Aïe aïe aïe", je ne te le fais pas dire x)
Kiity : L'Ombre et la Lumière, évidemment. Magnifique chanson !
Merry : Bah je sais pas, en fait x) Poésie o/ Et non, Les Voyages en train n'était pas prévu cette semaine. Donc... c'est cool que tu l'aies étudié, parce qu'il est vraiment excellent comme texte. Comme tous, remarque x)
À très bientôt pour le deuxième jour o/
Safr2n
Messages : 506 Réputation : 0 Date d'inscription : 12/12/2017 Age : 27 Localisation : Au pays de l'érable
Oui, je le connais! Je l'ai déjà aussi rencontré lors d'une sorte de conférence où il parlait de son histoire, du slam, etc, etc. C'est vraiment quelqu'un de bien, avec de très beaux textes, une belle poésie. Très bonne idée de RYW!
Liuanne Admin
Messages : 277 Réputation : 18 Date d'inscription : 15/03/2017 Age : 26 Localisation : Le pays de la galette
Alors oui, Grand Corps malade j'aime beaucoup et d'ailleurs je ne sais pas si tu as vu le film « Patients » inspiré de sa vie (mais qui ne parle que de son handicap, PAS de musique), il est très bon, ça m'a beaucoup touchée !
Bon, perso j'ai toujours adoré cet artiste, il a une telle aura, et un style de fou ! Pour répondre à ta pique, je dirai que quand je dis « le texte seul ne suffit pas » ça ne veut pas dire qu'il faut en faire des tonnes sur l'instru avec une voix qui impose comme la sienne, l'instrumentation minimaliste fonctionne très bien ! La résonance avec le piano me plaît énormément, et il y a quand même une évolution adaptée aux paroles Et tu vois, moi ce genre de voix c'est tellement puissant je trouve ! Il chante d'une façon très simple mais direct y a de l'émotion qui se dégage, c'est fou !
Bref, midi 20 je la connaissais et je l'aime beaucoup d'ailleurs <3 ! Hâte de voir la suite
Bisous bisous !
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Purple Fox
Messages : 235 Réputation : 4 Date d'inscription : 30/10/2017
Coucou les loulous, nous sommes mardi ! Oui, je fais des études pour savoir ça x)
Et aujourd’hui, nouveau texte de l’auteur de la semaine, Grand Corps Malade.
Vous découvrirez ou redécouvrirez donc aujourd’hui J’écris à l’oral, issu de l’album Enfant de la ville, deuxième album, sorti en 2008.
Dans ce texte, il nous raconte sa découverte du slam. La façon dont il l’a immédiatement apprécié, et dont il continue toujours de transmettre cette passion. Mais je n’en dis pas plus, et on se retrouve après la chanson !
Paroles:
C'était un soir sans histoire, une fin de journée au destin sobre 21 heures sans espoir, un mercredi d'octobre Sur le macadam fatigué, trottoir en pente, rue des Dames Très loin des drames agités, c'est ma première Soirée Slam Des êtres humains dans un café sont regroupés pour s'écouter Ils prennent la parole un par un et mes oreilles sont envoûtées Des humains à égalité, chacun est libre de se lancer Le principe est très simple, encore fallait-il y penser Je suis d'abord resté passif mais j'ai tout de suite rêvé d'action Je suis d'abord resté pensif pour comprendre cette révélation J'ai pris une avalanche de rimes et une cascade de thèmes Si loin du star-system tu restes tard si t'aimes Quelques instants après, j'ai déterré l'encrier En créant sans prier pour hurler sans crier Sans accroc, sans vriller, dans la voix l'encre y est Pour recevoir sans briller et donner sans trier Le slam a giflé mon esprit puis libère les passions, Secouant mon envie créative restée en hibernation A la recherche de ces ambiances dans tout Paris je vais zoner C'est décidé ma voix est libre et son timbre va résonner La poésie dans les bars a rendez-vous avec la vie Je l'ai vue et tu le vis, je l'avoue je l'ai suivie Elle prend forme, elle grandit, elle rayonne et elle s'entend Elle t'enlace et une fois qu'elle te tient elle prend son temps La poésie dans les bars ne sort pas que dans nos voix Le concept même de ces soirées est un poème qui s'entrevoit La poésie se cache partout, sur le comptoir, dans ton demi Elle déborde sur le trottoir et se propage l'épidémie Moi j'oublierai jamais l'année où j'ai choppé le virus Quand tu trébuches sur un hasard et que tu tombes sur un bonus Ces soirées où l'on se livre, ces moments où l'on se lève Des heures à user nos salives, croquer les mots jusqu'à la sève J'oublierai pas ces instants rares où la nuit sert de terrain A la recherche de l'éphémère, moitié inquiet, moitié serein Je sais pas si le bonheur se touche mais on l'a peut-être frôlé 2-3 fois Dans cette atmosphère un peu louche, se reflétant dans nos voix J'oublierai pas ces cœurs ouverts de toute provenance et de tout âge Unis dans l'envie de découvrir, dans l'écoute et le partage Ceux qu’étaient là ne changeraient rien même si tout était à refaire Et puis en plus un texte dit, c'était quand même un verre offert Ces soirées sont toujours là mais le mieux c'est quand tu fais connaissance Rien ne vaut le charme de l'inconnu, la découverte et l'innocence Cette nostalgie me rappelle souvent que j'ai aussi serré des mains Des rencontres qui font que t'aimerais qu'hier déteigne sur demain Je suis toujours plein de motivation et je récidive sans façon Recherchant cette sensation qui vaut bien 700 passions De cette époque non révolue, j'ai reçu un héritage viral Une manie qui ne me quitte plus c'est vrai, j'écris à l'oral C'était un soir sans histoire, une fin de journée au destin sobre 21 heures sans espoir, un mercredi d'octobre J'ai entendu des voix qui touchent comme des chorales dans mon moral Depuis j'ai de l'encre plein la bouche, depuis j'écris à l'oral
Quelques explications : il existe dans certaines villes, divers cafés et bars où de temps en temps, des soirées sont consacrées au slam. Le principe étant que pour des vers déclamés, un verre est offert. Grand Corps Malade découvrira donc le slam en 2003, et se fera un nom dans le milieu assez rapidement, en remportant les premiers grands tournois français.
Le titre, répété plusieurs fois durant le texte, est assez significatif, puisque le slam est un art uniquement parlé, déclamé à l’oral. Et on admire le dernier vers s’il vous plait ! x)
Je reviens rapidement sur deux vers pour apprécier le style : « Si loin du star-system tu restes tard si t'aimes » « Recherchant cette sensation qui vaut bien 700 passions » On apprécie les effets de style et les rimes internes qui donnent un vrai rythme aux vers, les uns après les autres, et qui amènent une structure et une cadence appréciables.
Et c’est une magnifique transition pour le texte suivant. On se retrouve demain, pour une nouvelle œuvre. Bisous <3
Dernière édition par Purple Fox le Ven 9 Fév - 4:13, édité 1 fois
SaKimieNolDeph Admin
Messages : 2942 Réputation : 19 Date d'inscription : 11/04/2017 Age : 25 Localisation : Paris, mais de l'autre côté. Genre le ciel de Paris plutôt.
Safr2n, t'as de la chance. Je l'ai vu en concert une fois, mais j'ai pas pu aller lui parler :/
Je te charrie, Liu, tu le sais très bien
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Coucou les loulous, nous sommes mercredi ! Et mercredi, c’est ravioli !
Et mercredi, c’est comme tous les jours : un nouveau texte.
Aujourd’hui, donc, nous écouterons Pères et Mères, issu également de l’album Enfant de la ville.
Dans ce texte, il remercie ses parents pour l’avoir toujours soutenu dans son parcours, sa vie et ses divers problèmes. Et on va pouvoir admirer les jeux de mots. Je soupçonne Mindell de s’en être inspiré pour certains jeux de mots douteux… Mais je vous laisse écouter, et on se retrouve après.
Paroles:
Depuis la nuit des temps l'histoire des pères et des mères prospère Sans sommaire et sans faire d'impairs, j'énumère pêle-mêle, pères, mères Il y a des pères détestables et des mères héroïques Il a des pères exemplaires et des merdiques Il y a les mères un peu pères et les pères mamans Il y a les pères intérimaires et les permanents Il y a les pères imaginaires et les pères-fiction Et puis les pères qui coopèrent à la perfection Il y les pères sévères et les mercenaires Les mères qui interdisent et les permissions Y a des pères nuls et des mères extra, or dix mères ne valent pas un père Même si dix pères sans mère sont du-per, c'est clair Y a des pères et des beaux-pères comme des compères qui coopèrent Oubliant les commères et les langues de vipère Il y a les reum-ères qui cherchent des repères Refusant les pépères amorphes Mais les pauvres se récupèrent les experts du divorce Il y a les pères outre-mer qui foutent les glandes à ma mère Les pères primaires, les perfides, les personnels qu'ont le mal de mer Ceux qui laissent les mères, vexent et les perplexes
Moi, mon père et ma mère sont carrément hors pair Et au milieu de ce récit Je prends quelques s'condes, je tempère Pour dire à ma mère et à mon père "Merci !"
Il y a une mère candide et un père aimable Il y a une mère rigide et imperméable Il y a des pères absents et des mères usées Il y a des mères présentes et des perfusées Il y a des mères choyées et des mères aimées Il y a des pères fuyants et des périmés Il y a la mère intéressée et la mère vile L'argent du père en péril face à la mercantile Il y a les pensions alimentaires, les pères-crédit Des pères du week-end et des mercredis Y a des pères hyper forts et des mères qui positivent Ou les coups de blues qui perforent les mères sans perspectives Mais s'il est persécuté, le père sait quitter Et si la mère pleure c'est l'enfant qui perd Mais si la mère tue l'amertume, la magie s'éveille Et au final, qu'elle soit jeune ou vieille la mère veille
Moi, mon père et ma mère sont carrément hors pair Et au milieu de ce récit Je prends quelques s'condes, je tempère Pour dire à ma mère et à mon père "Merci !"
Il y a les mères qui désespèrent à cause des amourettes Perpétuellement à la recherche d'un homme à perpète Il y a la mère célibataire persuadée de n'être personne Et qui attend dans ses chimères que derrière la porte, un père sonne Il y a les mères soumises et les pères-pulsion Il y a les mères battues et les percussions Il y a les mères en galère à cause des pervers, des perturbés Alors, il y a la mère qui s'casse, si elle est perspicace En revanche, si le père et la mère s'acoquinent et vont s'faire mettre Si je peux me permettre, la tension est à dix mille ampères Car, quand le père est en mer et que la mère obtempère, C'est la hausse du mercure car le père percute et la mère permute Le père tend sa perche et la mère se rit de cette performance De ce perforant impertinent Telles sont les péripéties du père dur face à l'éphémère
Moi, mon père et ma mère sont carrément hors pair Et à la fin de ce récit Je prends quelques s'condes, je tempère Pour dire à ma mère et à mon père "Merci !"
Je vous laisse répertorier les jeux de mots, celui qui les trouve tous gagne un cookie. Très peu d’explications pour ce texte, je pense qu’il se suffit à lui-même et qu’il est tout à fait compréhensible. Si vous avez besoin d’un mot de vocabulaire, google est votre ami, mais normalement, rien de trop compliqué x)
Sinon, pour l’anecdote, Grand Corps Malade est Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres depuis mars 2017 (officier en juillet 2014 et chevalier en juillet 2008). L’ordre récompense, je cite, « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde ». J’en parle avec cette chanson car 2008 coïncide avec la sortie de l’album Enfant de la ville. J’aurais pu en parler hier, mais faut bien répartir les infos, sinon vendredi j’ai plus rien à dire x)
Et du coup, je pense m’arrêter là, je vous dis : à demain ! <3
Dernière édition par Purple Fox le Ven 9 Fév - 4:12, édité 1 fois
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Purple Fox
Messages : 235 Réputation : 4 Date d'inscription : 30/10/2017
Aujourd’hui, texte engagé sur un sujet d’actualité, l’éducation en France. Avec ses quelques petits problèmes, que tout le monde connait. Nous avons donc aujourd’hui Éducation Nationale, de l’album 3e temps, troisième album, sorti en 2010.
Enjoy ! Enfin, façon de parler, on peut pas dire que ce soit vraiment sympa, au vu du sujet x)
Paroles:
J’m'appelle Moussa, j’ai 10 ans, j’suis en CM2 à Epinay Ville du 93 où j’ai grandi et où j’suis né Mon école elle est mignonne même si les murs sont pas tout neufs Dans chaque salle y’a plein de bruits, moi dans ma classe on est 29 Y’a pas beaucoup d’élèves modèles et puis on est un peu dissipés Je crois qu’nous sommes ce qu’on appelle des élèves en difficulté Moi en math je suis pas terrible mais c’est pas pire qu’en dictée Ce que je préfère c’est 16h, je retrouve les grands dans mon quartier Pourtant ma maîtresse je l'aime bien, elle peut être dure mais elle est patiente Et si jamais je comprends rien, elle me réexplique, elle est pas chiante Elle a toujours plein d’idées et de projets pour les sorties Mais on a que 2 cars par an qui sont prêtés par la mairie Je crois que mon école elle est pauvre, on n’a pas de salle informatique On n’a que la cour et le préau pour faire de la gymnastique A la télé j’ai vu que des classes faisaient du golf en EPS Nous on a que des tapis, des cerceaux et la détresse de nos maitresses
Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à 2 vitesses Au milieu des tours, y’a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire Ne laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires
L’enseignement en France va mal, personne ne peut nier la vérité Les zones d’éducation prioritaire ne sont pas des priorités Les classes sont surchargées pas comme la paye des profs minés Et on supprime des effectifs dans des écoles déjà en apnée Au contraire, faut rajouter des profs et d’autres métiers qui prennent la relève Dans les quartiers les plus en galère, créer des classes de 15 élèves Ajouter des postes d’assistants ou d’auxiliaires qui aident aux devoirs Qui connaissent les parents et accompagnent les enfants les plus en retard L’enseignement en France va mal, l’Etat ne met pas assez d’argent Quelques réformes à 2 balles pour ne pas voir le plus urgent Un établissement scolaire sans vrai moyen est impuissant Comment peut-on faire des économies sur l’avenir de nos enfants L’enseignement en France va mal car il rend pas les gens égaux Les plus fragiles tirent l’alarme mais on étouffe leur écho L’école publique va mal car elle a la tête sous l’eau Il n’y a pas d’éducation nationale, y’a que des moyens de survie locaux Alors continuons de dire aux petits frères que l’école est la solution Mais donnons leur les bons outils pour leur avenir car attention La réussite scolaire dans certaines zones pourrait rester un mystère Et l’égalité des chances, un concept de ministère
Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à 2 vitesses Au milieu des tours, y’a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire Ne laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires
Je m'appelle Moussa, j’ai 10 ans, j’suis en CM2 à Epinay Ville du 93 où j’ai grandi et où j’suis né C’est pas de ma faute à moi si j’ai moins de chance d’avoir le Bac C’est simplement parce que je vis là que mon avenir est un cul de sac.
Je crois que tout le monde ici est au courant des problèmes du système scolaire français, ce texte se passe donc d’explications, mais on peut toujours en débattre. Pour ceux qui se poseraient la question, le 93, c’est la Seine-Saint-Denis.
Note annexe : vous pouvez retrouver, si cela vous intéresse, le Rapport Mathiot, rapport remis à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, afin de lui présenter des solutions pour une réforme du lycée et du baccalauréat. Certains points ne sont peut-être pas toujours très pertinents, mais c’est toujours bon d’être informé de ce genre de choses. Après, 65 pages, faut être motivé aussi x) Dans tous les cas, j’ai commencé à le lire, et je compte bien le finir. Si vous avez des questions et la flemme, vous pouvez toujours venir me voir o/
Troisième album. Grand Corps Malade devient plus engagé dans ses textes, comme on peut le voir sur cette chanson. Il devient aussi plus intime, et après son mariage en 2008, son premier fils nait en 2010. Également sur cet album, de nouvelles collaborations avec des artistes extérieures au slam, comme Charles Aznavour. Anecdote intéressante, c’est Jean Rachid, le gendre de Charles Aznavour qui est producteur de Grand Corps Malade depuis 2005, et donc depuis son premier album.
Je pense que c’est tout pour cette fois. Demain, un peu (beaucoup) plus de contenu. Bonne soirée !
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Purple Fox
Messages : 235 Réputation : 4 Date d'inscription : 30/10/2017
Bonjour, tout le monde, aujourd’hui, c’est vendredi, week-end ! (et désolé à ceux qui bossent le samedi x))
Aujourd’hui, un texte pas très gai, mais plein d’espoir. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de Laurent Jacqua, mais vous allez entendre son histoire, dans Le Bout du Tunnel, issu du quatrième album : Funambule
Aujourd’hui également beaucoup de contenu. Je vous laisse tout d’abord avec deux vidéos. La première, un court-métrage réalisé pour la chanson. Onze minutes. Pour les flemmards ou ceux qui n’ont pas le temps, la version courte juste en-dessous. On se retrouve après pour les explications.
Paroles:
9 décembre 84, il tient la main de sa copine pour défier l´hiver La nuit part pour être belle mais elle se transforme vite en triste fait divers Ils se croient seuls au monde dans les ruelles, mais à l´évidence ils ne le sont plus 2 skinheads en manque d’embrouilles et d’adrénaline viennent leur tomber dessus Une gifle pour éloigner la fille, les mecs le rouent de coups à deux contre un Le visage contre le bitume glacé, voyant la mort arriver il se sent contraint De sortir son arme, car il est tout sauf un enfant de cœur L’un des skins meurt sur le coup et l´autre hurle encore sa douleur Tout est allé si vite, mais pourquoi ces mecs se sont retrouvés sur son chemin La douleur physique n’est rien quand il la compare à la peur du lendemain Il s’est rendu au matin, plaidant la légitime défense corporelle Il est jugé en quelques mois et prend 10 ans de réclusion criminelle
Il pense souvent à eux, il rêve tout le temps à elle Il a beau regarder très loin, il ne voit pas le bout du tunnel Il découvre le cauchemar, l’humiliation, les matelas crades Les pieds enchaînés lors des transferts et les bagarres lors des promenades Et alors qu’il subit depuis plus d’un an le système carcéral Une terrible nouvelle vient ajouter sa voix à la triste chorale Il est porteur d’un étrange virus que le monde découvre craintif 1985, nouvelle sentence, il est séropositif
Aucun traitement n’existe, plus rien à perdre, il se sent condamné à mort Alors il va être le plus fou dans un monde où c’est la loi du plus fort Il tombe dans tous les pièges, là où la spirale de la violence se corse Et puisqu’on le traite comme un chien, alors il sera le chien le plus féroce Il sort enfin au bout de 8 ans, l’avenir aussi triste que son paquetage Les poches vides mais le sang plein de rage alors il monte sur un braquage Il se fait serrer un an plus tard, et c’est le retour à la case cauchemar À la case où tout est sombre et où la nuit dure des semaines isolé au mitard
Il ne pense plus à eux, il ne rêve plus à elle Il n’ose même plus regarder devant, il est trop loin le bout du tunnel Ou alors ce bout du tunnel, il va falloir se le construire Il sait que s’il ne tente rien, c’est dans ces murs qu’il va mourir 9 octobre 94, date anniversaire de l’abolition de la peine de mort Il réussit son évasion et abolit lui-même son triste sort Quelques mois de cavale seulement avant de rejoindre les murs tout gris Quelques mois de liberté agitée avant de repeindre les murs d’oubli
Il est alors placé directement dans les quartiers de haute sécurité À l’isolement pendant 5 ans, on lui dit que c’est tout ce qu’il a mérité Quand il se regarde dans le miroir, il a peur de ce que le reflet lui montre C´est vrai, ça n’a jamais été un tendre, mais la prison a fait de lui un monstre Un malheur n’arrivant jamais seul, le sida se déclare, la maladie s’installe Il meurt peu à peu sans assistance et dans l’indifférence la plus totale 1995, à deux doigts de quitter la prison pour le cimetière La trithérapie fait son apparition et lui remet doucement les pieds sur terre Poussé à nouveau vers la vie et essayant de voir derrière les barreaux de fer Il se marie avec celle qu’il aime, ses sentiments réchauffent enfin l’atmosphère Mais son jugement toujours en attente finit un sale jour par tomber Pour évasion et braquage, il prend 30 ans, le bout du tunnel s’est estompé Pourtant il garde en lui l’espoir, il a tellement tutoyé la mort Il se sent invincible, c’est sûr il sait qu’un jour il retournera dehors En 2000 il se met à écrire, sa nouvelle arme pour survivre face au système Il gratte jour et nuit, ce n’est plus lui désormais mais c’est son stylo qui saigne Il écrit son premier livre et tient en ligne le premier blog d’un prisonnier Ses œuvres transpercent les portes blindées, maintenant plus personne ne peut nier Qu’il est vivant, qu’il existe, qu’il réinvente le mot avenir En 2008 nait sa fille, l’amour et la vie ne sont plus des souvenirs Il a les mains sur ses stylos, fini le temps des mains en l´air « Avant je m’évadais au pistolet, aujourd’hui je m’évade à l’épistolaire » Il sort en janvier 2010 avec des projets et des repères Après 25 ans passés dans un tunnel, Laurent a rejoint la lumière
Bien, explications brèves, parce que j’ai autre chose à vous montrer qui expliquera tout mieux que moi. Dans ce texte, Grand Corps Malade raconte l’histoire de Laurent Jacqua, incarcéré pour homicide par arme à feu. Mais pourquoi avoir choisi de raconter son histoire. Eh bien c’est très simple, Laurent et Fabien se sont rencontrés à un concert de ce dernier. Mais tout ça, Laurent Jacqua le raconte lui-même, et très bien, dans une conférence TEDx. Pour ceux qui ne connaissent pas, TEDx est une extension du programme de conférences TED, permettant à n’importe qui (après validation) d’organiser eux-mêmes une conférence. Les conférences TED sont organisées par une fondation américaine et ont pour but de diffuser, je cite, « des idées qui valent la peine d’être diffusées ». Bon, tout n’en vaut peut-être pas la peine, mais c’est en très grande majorité de la qualité.
Voici donc la vidéo, pour les plus motivés, seize minutes, en français, évidemment.
Voilà voilà. Un poil plus sombre que les autres jours, j’espère quand même que ce texte vous a plu.
Et on se retrouve demain, pour l’avant-dernier jour.
Bisous ! <3
SaKimieNolDeph Admin
Messages : 2942 Réputation : 19 Date d'inscription : 11/04/2017 Age : 25 Localisation : Paris, mais de l'autre côté. Genre le ciel de Paris plutôt.
Kimie : content que ça te plaise ! Et maintenant que tu sais, tu pourras continuer à écouter
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Bonjour tout le monde, aujourd’hui samedi, ça se voit à l’heure de publication de ce post.
Aujourd’hui, un texte nettement plus joyeux qu’hier, mais également plus nostalgique. Cinquième album de Grand Corps Malade : Il nous restera ça, sorti en 2015. Dans cet album, il réunit 11 artistes qui chacun ont écrit un texte. Nous allons écouter à présent Pocahontas, texte de l’album qu’il a lui-même écrit.
Dans ce texte, la famille, d’abord et toujours, et les enfants qui grandissent plus particulièrement.
Deux vidéos aujourd’hui. La première, le texte normal, la seconde, un remix en collaboration avec L.E.J. (si vous ne connaissez pas ces filles, je vous invite à aller voir ce qu’elles font ici et là.).
Paroles:
On a déjà eu les premiers mots, les premiers rires déclenchés Les premiers pas, les premières courses, les premiers genoux écorchés Les premières photos à quatre, les premières crises de cauchemar Les premières nuits pointillées, les premiers vices de couche-tard On a encore les Memory et les parties de dominos Les jouets qui font trop d'musique et les matins trop matinaux Les journées de taff' raccourcies, l'ultimatum de 16h30 Et les promenades au parc, tous les jours où ça leur tente On continue de s'émerveiller devant un dessin d'cosmonaute Ou un bonhomme pâte-à-modeler avec un bras plus grand que l'autre On continue de vouloir filmer tous ces moments insensés Qui ne reviennent plus jamais, dès lors qu'le film est lancé On a eu les premiers hostos, les inquiétudes, les premières peurs Les premières grosses engueulades et les punitions à contre cœur Les premiers cadeaux débiles avec leur nom sur leur tasse Les siestes d’un œil sur l’canapé en regardant Pocahontas
On attend sans impatience, les premiers devoirs à la maison Les premiers stress de contrôle, les boules au ventre à l’horizon Les premiers mots dans le carnet pour les tarés quand ils s’amusent Les premières mauvaises notes, pour les carrés de l’hypoténuse On redoute un peu quand même le cartable de 20 kilos Cahiers à spirales, intercalaires, trousse qui déborde de stylos Et puis il y'aura premier portable, les premières boums, premières soirées Les premières peines de cœur, premier rencard un peu foiré Ce sera un peu l’moment de toutes les grandes premières fois Les premières cuites, les premières nuits qu’on ne nous racontera pas On les regardera agir avec un pincement au cœur Car de leur vie on deviendra de plus en plus spectateur Il y'aura la première fois moins de 5 fautes au code de la route Qui leur permettra de s’éloigner encore plus vite et puis sans doute Suivra leur premier appart avec une Pocahontas bien élancée Ils reviendront vider leur chambre, ça j’ose même pas y penser Il nous restera ça je l’espère, ce sentiment essentiel De les avoir bien préparés à cet immense bordel Il nous restera ça j’en suis sûr, cette indicible joie De les voir courageux, bien épanouis dans leurs choix Il nous restera une maison avec une ou deux chambres en trop Retrouvant le statut de jeune couple en perdant celui de parents pros Il nous restera à regarder devant en appréciant ce qu'il y'a derrière Prendre pleins de photos de demain, pour compléter celles d'hier Et puis les chambres en trop seront à nouveau amochées Par la nouvelle génération des premiers jouets écorchés Le cycle jouera son rôle implacable et fatidique Et on retrouvera des jouets modernes qui feront toujours trop de musique Au milieu des nouveaux cris on s'dira qu'on a réussi À fabriquer ce manteau, qui nous protège la vie Ce confort impalpable, ce tremplin, cette béquille Ce miracle anodin, on a fait une famille
Et avec mes p'tits enfants et la télé juste en face J'me vois bien faire une bonne sieste Pourvu qu'ce soit Pocahontas
Voilà, pas grand-chose à rajouter sur ce texte, à mon avis. Pour ceux qui ne connaissent pas Pocahontas, c’est un long-métrage d’animation des studios Disney sortit en 1995 et racontant l’histoire de ladite Pocahontas, jeune femme amérindienne du XVIIe. En très romancé et adapté pour les enfants, bien sûr. Note sur l’utilisation du terme « béquille », qui n’est pas anodin pour lui.
Et on se retrouve demain pour la dernière journée. Bonne soirée les enfants, bisous <3
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Purple Fox
Messages : 235 Réputation : 4 Date d'inscription : 30/10/2017
Bonjour tout le monde ! J’espère que vous avez passé un bon week-end, aujourd’hui, c’est dimanche !
Et aujourd’hui, dernière chanson. Et aujourd’hui, on termine en puissance. Nous sommes de retour avec Troisième Temps, pour cette fois-ci écouter un texte inspiré par un classique de la littérature, j’ai nommé Roméo kiffe Juliette.
Je vous laisse avec la vidéo, et on se retrouve après.
Paroles:
Roméo habite au rez-de-chaussée du bâtiment trois Juliette dans l’immeuble d’en face au dernier étage Ils ont 16 ans tous les deux et chaque jour quand ils se voient Grandit dans leur regard une envie de partage C’est au premier rendez-vous qu’ils franchissent le pas Sous un triste ciel d’automne où il pleut sur leurs corps Ils s’embrassent comme des fous sans peur du vent et du froid Car l’amour a ses saisons que la raison ignore
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Juliette et Roméo se voient souvent en cachette Ce n’est pas qu’autour d’eux les gens pourraient se moquer C’est que le père de Juliette a une kippa sur la tête Et celui de Roméo va tous les jours à la mosquée Alors ils mentent à leurs familles, ils s’organisent comme des pros S’il n’y a pas de lieux pour leur amour, ils se fabriquent un décor Ils s’aiment au cinéma, chez des amis, dans le métro Car l’amour a ses maisons que les darons ignorent
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Le père de Roméo est vénèr, il a des soupçons La famille de Juliette est juive, tu ne dois pas t’approcher d’elle Mais Roméo argumente et résiste au coup de pression On s’en fout papa qu’elle soit juive, regarde comme elle est belle Alors l’amour reste clandé dès que son père tourne le dos Il lui fait vivre la grande vie avec les moyens du bord Pour elle c’est sandwich au grec et cheeze au McDo Car l’amour a ses liaisons que les biftons ignorent
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Mais les choses se compliquent quand le père de Juliette Tombe sur des messages qu’il n’aurait pas dû lire Un texto sur l’i-phone et un chat Internet La sanction est tombée, elle ne peut plus sortir Roméo galère dans le hall du bâtiment trois Malgré son pote Mercutio, sa joie s’évapore Sa princesse est tout près mais retenue sous son toit Car l’amour a ses prisons que la raison déshonore Mais Juliette et Roméo changent l’histoire et se tirent A croire qu’ils s’aiment plus à la vie qu’à la mort Pas de fiole de cyanure, n’en déplaise à Shakespeare Car l’amour a ses horizons que les poisons ignorent
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo Un amour dans un orage réactionnaire et insultant Un amour et deux enfants en avance sur leur temps.
Point de vocabulaire. Pour ceux qui ne connaitraient pas, la kippa est la calotte (une sorte de petit bonnet) portée par les Juifs pratiquants. Et le cyanure est un poison couramment utilisé dans la littérature comme moyen de commettre un meurtre.
Si il y en a qui ne connaissent pas Roméo et Juliette ici, allez vous pendre il serait temps de sortir de votre grotte, et d’aller lire Shakespeare.
J’espère que cette chanson vous a plus, c’est personnellement une de mes préférées, je la trouve extrêmement puissante, surtout avec la musique et le chœur. Et la danse est également très réussie, à mon sens.
Sur ce, j’espère que ce RYW vous a plu dans sa globalité, que ça vous a permit de découvrir ou redécouvrir un artiste que j’affectionne particulièrement, et que vous continuerez d’écouter un petit peu après.
Je suis à votre disposition pour d’autres conseils si vous le souhaitez, ou tout simplement si vous voulez parler chanson française.
Des bisous <3
Fox
lo-la__blonde
Messages : 1562 Réputation : 5 Date d'inscription : 16/03/2017 Age : 22 Localisation : Un lieu où on dit chocolatine
C'est partie pour commenter tout ça !!! (Désolé, je vais le poste un peut tard)
Je connaissais pas du tout Fabien Marsaud et son histoire donc tu me l'as fait découvrir
Première chanson: J'aime trop le piano et les instruments... Le choc avec la voix, sur une musique si douce mais ça fait un truc parfait (y'a pas de smiley pouce/parfait...)
Deuxième chanson: La voix fait toujours un choc... Mais encore une fois, ça fait un truc parfait avec la musique. Les paroles... OMG j'adore, c'est tellement beau et les rimes... Trop beau **
Troisième chanson: Acapéla... Jolie... Les jeux de mots, ils sont géniale incomptable et tellement bien trouvé... C'est beau.
Quatrième chanson: Encore une fois les jeux de mots sont géniales et le texte... J'aime ces textes putain, c'est juste p***** de vrai !!! j'aime bien l'ajoue d'instrument ou le changement (je sais pas) au refrain, ça intensifie les paroles
Cinquième chanson: Y'a pas mal de chose à dire sur cette chanson et sur le reste... La musique nous met directement dans le truc... Les paroles sont méga forte, un truc de malade... L'histoire est... Wow La conférence... j'adore, il le raconte tellement naturellement... « Avant je m’évadais au pistolet, aujourd’hui je m’évade à l’épistolaire » J'aime cette phrase !!!!
Sixième chanson: j'aime le rythme de la musique et le clip est génial ** j'aime la baise de musique à "Pocahontas" et encore une fois, le texte est génial !!!
Septième chanson: ... Je l'aime celle là, elle est géniale, les paroles sont encore une fois super ** J'aime comment le "couple" dansent, c'est magnifique... Tu fini en beauté avec cette chanson
Conclusion, les paroles de ce mec sont géniales et merci Poxy pour m'avoir fait découvrir cette artiste et ces chansons ^^
Bichouuuuus ^^ !!!
SaKimieNolDeph Admin
Messages : 2942 Réputation : 19 Date d'inscription : 11/04/2017 Age : 25 Localisation : Paris, mais de l'autre côté. Genre le ciel de Paris plutôt.
Alors j'ai regardé la conférence. C'était... Très intéressant. Très très intéressant. ... *va se mettre en PLS en mode WHY LA VIE ?*
Pocarhontas : Plus joyeux, oui. J'en ai pas eu la larme à l'oeil, mais j'étais en extase sur la vidéo tout le long. L.E.J. j'adore... Wooooow. *-* c'est très différent. Je préfère la version d'origine, mais le remix reste beau. PAR CONTRE j'ai adoré violon+voix grave. Laissez-moi épouser le mélange. La fin Fabien Marsaud+L.E.J, c'était... "kiffant". Extasiant.
Roméo kiffe Juliette : Je suis. Amoureuse. C'était magnifique. Déjà le thème est touchant, l'amour impossible pour des raisons religieuses. Ensuite les répliques étaient absolument parfaites. L'évolution de l'histoire, touchante. Les dansses, les points de vues choisis, les chorés, sont géniales à mon goût. Ma bouche est restée ouverte tout du long. J'ai eu l'avis de Orphée, aussi. Ma chère experte. <3 Le choeur m'a tuée avec les monter en puissance ponctuelle.
Bref. J'ai adoré cette chanson. Vraiment. C'est ma préférée.
Merci Pox pour cette découverte, j'aurais raté "un truc de malade" sans toi...
Je retourne en PLS.
A peluche !
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Sujet: Re: RYW 16 - Fabien Marsaud
RYW 16 - Fabien Marsaud
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